Forum et projets | Conférence comprendre demain

Mardi 21 mai à 20h30 - L'association Forum et Projets pour le Développement Durable vous une conférence de Gilles Bœuf, professeur émérite à Sorbonne Université, sur le thème « L'humain dans le vivant ».

Infos pratiques

Le 21 mai 2024

Cinéma Louis Jouvet, 3 place Maurice Berteaux 

à 20h30

Participation libre - réservation conseillée

Gilles Bœuf, professeur émérite à Sorbonne Université, président du Centre d’étude et d’expertise sur le bio-mimétisme, le CEEBIOS,

Professeur invité au Collège de France, ancien président du Muséum national d’Histoire naturelle, ancien conseiller scientifique au Cabinet du Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la Mer. Elu conseiller régional de la Nouvelle Aquitaine, en charge du programme One Health.

L’humain se différencie en Afrique entre 4 millions d’années (Ma) et 400 000 ans alors que la biodiversité le fait depuis 4 milliards d’années dans tous les écosystèmes de la Terre, océaniques et continentaux. Bien entendu, il ne saurait question ici de « sortir » l’humain de la biodiversité et de la nature, il en fait partie, mais il s’est si singulièrement comporté qu’il est aujourd’hui devenu la plus puissante force évolutive sur notre planète. Les « grandes dates » de l’expression de cette « singularité », tout en demeurant profondément animal, ont été la domestication du feu, il y a plus de 500 000 ans en Afrique, puis l’invention de la culture de végétaux et la domestication d’animaux vers 12-8 000 ans, et enfin l’invention de la machine à vapeur et la soif d’énergies fossiles à la fin du XVIIIème siècle. L’invention et l’utilisation de la bombe atomique en 1945 lancera une course « au progrès » frénétique, en accélération constante, doublée d’un « boom » démographique sans précédent puisque nous avons multiplié par 4 le nombre d’individus sur 80 ans. Les travaux récents sur l’incroyable interrelation entre les microorganismes et les plantes et animaux amènent à penser bien différemment l’évolution biologique et les bases de l’écologie aujourd’hui. Alors, passer de faber à sapiens doit impliquer le respect, le partage, la tolérance, l’humilité, la prévoyance et de rompre avec la cupidité ! La recherche scientifique est encore plus indispensable dans un tel contexte. La semaine dédiée par l’IUCN à Marseille à la biodiversité en septembre 2021 souligne tous ces aspects. Acceptons définitivement que nous sommes dans cette biodiversité, pas à côté, que nous avons besoin des autres, et trouvons les moyens de nous réharmoniser avec le vivant. Puissent les 15 gènes de ce Coronavirus tout récent représenter l’électrochoc collectif dont nous avons tant besoin.